Etre gigolo en Croatie

L'organisation de défense des droits des homosexuels croates "Iskorak" a demandé  la légalisation de la prostitution masculine en Croatie afin de prévenir la propagation du sida. «Il est important de légaliser la prostitution pour mieux lutter contre l'éventuelle propagation du sida», explique Iskorak dans un communiqué.

Selon les statistiques, il y a 430 séropositifs enregistrés dans le pays, mais leur nombre réel est estimé à environ 700 (pour moins de cinq millions d'habitants). Iskorak fait valoir que la prostitution masculine est aussi présente en Croatie et qu'en cas d'adoption d'une loi autorisant la prostitution, les législateurs devaient tenir compte de cette réalité. L'organisation a dénoncé le laxisme des autorités face aux réseaux se livrant aux trafics d'etre humains. «Le code pénal sanctionne le trafic d'êtres humains, mais, malheureusement, la loi n'est pas appliquée, accuse Iskorak. À présent, bien que victimes de violences et du trafic d'êtres humains, seules les femmes qui vendent leurs services sexuels sont condamnées.» Cette prise de position intervient après le récent décès en Bosnie voisine d'une prostituée ukrainienne dont l'autopsie a révélée qu'elle souffrait du sida, de la syphilis, de la tuberculose et de l'hépatite C. Cette affaire a provoqué une vive émotion au sein de l'opinion publique en Croatie (avec AFP).